19 juin 2007

Gouvernement Fillon II : la fin des promesses...

Le nouveau gouvernement à peine constitué, quelques constatations s'imposent:

- D'abord, c'en est déjà fini de la parité homme-femme. La promesse n'aura pas duré bien longtemps.

- C'est vrai, le rajeunissement est évident. Pour quels types de postes? A pouvoir? Pour le Ministère de l'économie, indéniablement, le fait qu'une femme soit nommée à sa tête est un vrai changement, nul ne peut le nier.

- La nomination-promotion de Borloo en remplacement de Juppé cache mal le fait qu'en moins d'un mois, plus personne ne se faisait d'illusion sur les aptitudes réelles de cet homme à diriger un tel ministère. Il voulait garder l'économie, on lui refile l'écologie. Pour quelqu'un qui avait participé à "Génération Ecologie" en son temps, cela semble cohérent. Nous verrons bien s'il y est mieux à son aise.

- Le débauchage habilement nommé "Ouverture à gauche" se poursuit comme nous l'avions prévu. Pourquoi changer une tactique si efficace? Face à un parti socialiste en totale déroute, incapable semble-t-il de réagir, plombé par des affaires familiales plus que politiques, offrant un visage de parti de notables complètement à l'ouest, avec un Dominique Strauss-Kahn annonçant son départ du bureau national et un Chevènement "out", Sarkozy aurait tort de se priver. En appelant JM Bockel et F. Amara à le rejoindre, il crée un peu plus de trouble à gauche. Semer la discorde chez ses ennemis en les appelant à se rallier sous couvert d'ouverture, voilà bien une technique ancienne, reconnue, pratiquée par les plus habiles des politiques. Muselés ils seront, sans même s'en rendre compte si l'on en croit leurs déclarations.

- La communication a définitivement pris le pas sur le politique. Cela dit, en a-t-il été jamais autrement? Nommer par anticipation un entraîneur de rugby en activité avant une coupe du monde, c'est pratiquer à l'échelon gouvernemental ce que pratiquent les entreprises qui s'attachent les services d'une personnalité du sport ou de l'art pour travailler sur le terrain des valeurs. Redorer un blason, véhiculer une image plus proprette, etc... Dommage pour Guy Roux, il aurait pu sans doute servir...Mais il a préféré rempiler récemment et peut-être ne remplit-il pas le cahier des charges en termes de moyenne d'âge.

- Dernière constatation qui s'impose: on continue à prendre le citoyen moyen pour un con. Pardonnez-moi l'expression mais en voyant la nouvelle ministre de l'économie, aujourd'hui aux côtés de son premier ministre se conduire comme une petite fille bien sage ou comme une fayote de premier niveau (elle a sans doute été les deux dans sa jeunesse, on ne triche pas avec ce type de comportement, pour ceux qu'intéressent l'analyse transactionnelle, Catherine Lagarde est un cas intéressant, nous lui prédisons quelques difficultés, "enfant soumise" ou "parente normative", Juppé et Balladur en savent quelque chose, ça ne fonctionne pas bien face à des manifestations) et déclarer pour ceux qui en douteraient qu'elle allait travailler toute la nuit pour préparer ses dossiers, j'ai failli tomber! Mais oui, ma petite dame, il faut travailler, c'est très bien. Faut-il que cela soit étrange ou si rare pour avoir besoin d'en parler, comme si c'était tout nouveau pour elle ou comme s'il fallait vraiment enfoncer le clou aux pauvres péquenots qui eux vont passer la soirée devant TF1...Sachez messieurs, mesdames que la ministre elle, pendant ce temps, va s'arracher les yeux à force de travailler. L'épopée napoléonienne continue. Tous des super-héros, bosseurs, travailleurs, tellement plus que tous leurs prédecesseurs. Mamma mia et dire que certains les croient!

18 juin 2007

La chute de Juppé, premier revers et casse-tête pour le duo Sarkozy-Fillon

PARIS (AFP) - Le duo exécutif Sarkozy-Fillon a, malgré la victoire de l'UMP aux législatives, subi un premier vrai revers dimanche avec la défaite d'Alain Juppé, obligé de quitter un gouvernement dont l'architecture se retrouve déséquilibrée.

Le président de la République et son Premier ministre doivent également gérer les tensions autour de Jean-Louis Borloo accusé par certains à droite, en ayant évoqué une possible augmentation de la TVA, d'avoir semé la zizanie dans son camp, voire d'avoir contribué à la spectaculaire remontée de la gauche.


Battu d'une courte tête à Bordeaux, le numéro deux du gouvernement Alain Juppé a aussitôt annoncé qu'il démissionnerait du super-ministère de l'Ecologie et du Développement durable pour se conformer à la règle édictée fin mai par François Fillon, obligeant tout battu aux législatives à quitter le gouvernement.

Sa défaite est "une mauvaise nouvelle pour le gouvernement et pour le pays", a regretté l'ancien ministre du Budget, Jean-François Copé.

MM. Sarkozy et Fillon sont désormais face à un vrai casse-tête. En composant ce département ministériel aux compétences incluant les transports et la politique de l'énergie, ils voulaient marquer que la protection de l'environnement serait désormais prise en compte de façon prioritaire dans toutes les grandes politiques de l'Etat.

La crédibilité du redécoupage reposait en grande partie sur la personnalité du ministre choisi pour piloter ce nouveau mastodonte: M. Juppé, un ancien Premier ministre, poids lourd politique et expert de l'action gouvernementale nationale comme internationale.

Pour conforter encore l'autorité du maire de Bordeaux, MM. Fillon et Sarkozy avaient fait de lui le numéro deux et seul ministre d'Etat. Sa défaite dimanche n'en est que plus visible, et son remplaçant n'en sera que plus dur à trouver.

M. Borloo a, lui aussi, pris en main il y a tout juste un mois un ministère de l'Economie redécoupé, enrichi des principaux instruments de la bataille pour l'emploi.

S'il a été réélu dès le premier tour, il sort très affaibli de ce scrutin en raison de la polémique sur le projet de "TVA sociale".

A droite, plusieurs ont montré du doigt M. Borloo en lui reprochant d'avoir concédé, au soir du premier tour, qu'une hausse de la TVA était un scénario envisagé parmi d'autres.

L'ex-ministre Renaud Dutreil a sommé M. Borloo de "s'expliquer" sur ce projet, appelant la droite à "tirer les leçons de cette erreur majeure de communication qui [lui] a coûté beaucoup de voix en France".

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a lui estimé que le résultat du second tour s'expliquait par la peur d'un "tsunami bleu", mais aussi par la polémique sur la "TVA sociale".

M. Borloo avait lancé un débat que la droite n'a pas réussi à maîtriser entre les deux tours, multipliant au contraire les déclarations contradictoires et les signes d'hésitation, au plus grand profit de la gauche.

Ce second tour en demi-teinte pour l'UMP pourrait aussi résonner comme un désaveu de la tactique de M. Fillon, qui avait axé sa campagne sur une attaque en règle de la gauche. Certains élus socialistes n'ont pas manqué de mettre en cause une agressivité excessive à leur égard.

Par Frédéric DUMOULIN et Christophe SCHMIDT



Le Ministère en perd son latin...





















Apparemment, le ministère de l'Intérieur est sous le choc.

En effet, le site officiel présente les résultats des Législatives sous le titre très smart "The Elections"...
My UMP is in the shit aussi?

Je sais bien que la première langue du libéralisme est l'anglais, que le chef de l'Etat est pro-USA mais tout de même, il me semblait habiter dans un pays dont la langue officielle est le Français.

Cela dit, quand on abuse des spiritueux lors des sommets (le Gin8, vous connaissez?), rien ne doit plus nous étonner, n'est-ce pas?

Barman, un p'tit scotch, Thank You!

Content, le mot du jour...

A entendre nos chers politiques, à droite comme à gauche, à l'UMP, comme au PS, chez les verts et chez les communistes, il y a tout lieu de se réjouir, tout le monde a gagné, tout le monde est content, comme c'est magnifique cette France de nos politiques!

Et vas-y que face au tsunami bleu, c'est une vague rose, et vas-y que lorsque les uns déclarent posséder désormais la majorité absolue, les autres prétendent qu'il va falloir compter avec eux, et patati et patata.

Bien sûr, le fait qu'une opposition un peu plus musclée que prévue s'installe au Palais-Bourbon (en passant, merci encore à toutes les officines de sondages pour l'inutilité de leurs prédictions) obligera les gouvernants à plus de prudence dans leur véhément jusqu'au-boutisme libéral.

Bien sûr, le chef de l'Etat va s'employer à troubler un peu plus encore le jeu politique en poursuivant une politique dite d'ouverture. "Ouverture"! Jamais mot ne fut plus détourné!
(pourtant si l'on en croit les sondeurs, les Français seraient favorables à cette ouverture à 60%...mamma mia!!! Enfin, ce sont les mêmes Français qui plébiscitent Julie Lescaut sur TF1)

Bien sûr, ces élections législatives semblent sonner le glas des chiraquiens. Juppé en sait quelque chose.

Bien sûr, Ségo et François ne sont plus dans le même bateau!

Bien sûr, rien n'est réglé.

Pendant que s'affichaient les résultats sur les écrans télévisés, je profitais de la chaleur et de la joie délivrée par Laurent Voulzy actuellement en tournée et de passage dans ma ville.
"Le pouvoir des fleurs", chante-t-il. Mai 68 n'est pas enterré partout...
Voilà un gars qui semble s'éclater en travaillant, s'offrant pendant près de 3 heures sur scène, proche de ses musiciens avec lesquels il paraît former une belle équipe. Voilà un gars qui fait se lever toute une salle, réunissant des gens de tous âges, heureux d'être là, simplement.
Voilà un gars vraiment content, qui ne se la joue pas, ne se la pète pas comme on dit, et moi qui étais vraiment de mauvaise humeur aujourd'hui (allez savoir pourquoi), eh bien moi aussi, qu'est-ce que j'étais content.

"Content", le mot du jour, comme j'vous disais...

17 juin 2007

Soir d'élections

Le mandat encadré de Nicolas Sarkozy

C'est le titre de l'article écrit ce soir par Hervé Nathan, rédacteur en chef à Marianne:


On attendait le « tsunami bleu » au Parlement, et on a eu une…vaguelette de gauche ! C'est l'avantage de la démocratie : en donnant la parole au peuple, on s'aperçoit souvent de sa grande sagesse. Car les électeurs ont été d'une grande finesse lors de ces quatre tours des élections « présidentielle-législatives ». Dans un premier temps, ils ont donné un large mandat à Nicolas Sarkozy. Et dans un deuxième, ils ont choisi de l'encadrer, en portant davantage de députés de gauche (surtout socialistes) à l'Assemblée nationale que dans la précédente législature. Ils ont donc entendu les appels (dont celui de Marianne) à sauver la représentativité du Parlement. Mais le message est plus fort encore : si Sarkozy peut et doit gouverner, puisqu'il dispose d'une majorité, il ne peut pas tout faire en s'appuyant sur sa seule légitimité. Son slogan « je dit tout avant parce que je ferai tout après », d'où l'on comprenait que son élection valait referendum sur tous les éléments de son programme, est déjà affaibli. Non, il ne peut pas « tout » faire, et d'ailleurs, il le sait déjà. Un exemple ? La TVA « sociale ». Son expérimentation est inscrite « noir sur blanc » dans les engagements présidentiels. Et pourtant, devant la méfiance, pour ne pas dire l'hostilité de l'opinion, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont été contraints de faire retraite, même momentanément.

On ne peut que se féliciter du vote des Français. Ils ont mis un coup de frein à la dérive bonapartiste du président de la République. Ils ont aussi démontré qu'un espace demeure pour s'opposer, par le débat démocratique, au pouvoir en place, qui pourtant, cumule les positions de force : l'Assemblée, le Sénat, le conseil constitutionnel, le CSA, etc…

Reste à l'opposition, en particulier au Parti socialiste, à profiter de cette chance (on n'ose dire la dernière) pour se refonder de fond et comble. Si les électeurs les ont sauvés d'une défaite humiliante, ce n'est pas pour qu'il demeurent ce qu'ils sont actuellement, c'est à dire impuissants politiquement, mais au contraire qu'il préparent la relève, une nouvelle génération d'hommes et de femmes, armés d'idées neuves, de convictions puissantes, de solutions pratiques afin que dans cinq ans, les Français puissent s'en saisir afin de bâtir leur avenir.

Source: http://www.marianne2007.info/Le-mandat-encadre-de-Nicolas-Sarkozy_a1551.html