19 mai 2007

Démission d'universitaires opposés au ministère de l'Immigration

PARIS (Reuters) - L'historien Patrick Weil et sept autres universitaires annoncent leur démission des instances de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI) pour protester contre l'instauration d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale par Nicolas Sarkozy.

Dans un communiqué, les chercheurs expliquent que le CNHI, qui doit ouvrir ses portes cette année, "entend changer le regard de nos contemporains sur leur société en rappelant comment, depuis deux siècles, les étrangers, venus par vagues successives, ont contribué à développer, transformer et à enrichir la France."

"L'instauration d'un ministère de 'l'immigration et de l'identité nationale' remet en cause ces objectifs. Les mots sont pour le politique des symboles et des armes", écrivent-ils.

"Or il n'est pas dans le rôle d'un Etat démocratique de définir l'identité. Associer 'immigration' et 'identité nationale' dans un ministère n'a jamais eu de précédent dans notre République", ajoutent-ils.

Selon les chercheurs, cet "acte fondateur de cette présidence" revient à inscrire "l'immigration comme 'problème' pour la France et les Français dans leur être même."

La CNHI a été voulue comme un nouveau lieu de l'histoire de France, au lendemain des élections présidentielles de 2002, à l'occasion desquelles les Français avaient signifié leur refus de la tentation xénophobe.

--> Retrouvez le site de Patrick Weil, Directeur de Recherche au CNRS (Centre d’Histoire Sociale du XXe siècle / Université Paris I - Panthéon-Sorbonne) :

http://www.patrick-weil.com/


--> Lisez l'interview accordée par cet historien à Libération:
http://www.liberation.fr/actualite/libeblog/254673.FR.php

--> la lettre de P. Weil adressée à Nicolas Sarkozy en février 2006
:
http://www.contreimmigrationjetable.org/article.php3?id_article=164

--> Lisez l'article de l'Express écrit lors de la sortie du livre de P. Weil "Qu'est-ce qu'un Français":
http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/immigration/dossier.asp?ida=418355


Bernard Kouchner demande à être jugé sur ses actes

PARIS (Reuters) - Bernard Kouchner affirme que la politique étrangère de la France n'est ni de droite, ni de gauche, qu'il renie pas ses engagements socialistes et qu'on le jugera sur ses résultats au sein du gouvernement Fillon.

"J'ai toujours été et je demeure un homme libre, militant d'une gauche ouverte, audacieuse, moderne, en un mot social-démocrate", écrit le ministre des Affaires étrangères dans une tribune publiée samedi par Le Monde.

"En acceptant aujourd'hui de travailler avec des gens qui sur bien des sujets ne pensent pas comme moi, je ne renie pas mes engagements socialistes", ajoute-t-il.

Le Parti socialiste a estimé que Bernard Kouchner s'était exclu de fait en acceptant d'entrer au gouvernement de François Fillon et a dénoncé une "manoeuvre lamentable" destinée à l'affaiblir aux élections législatives.

Bernard Kouchner rappelle avoir participé à la campagne de Ségolène Royal et avoir "voté pour elle aux deux tours de l'élection présidentielle parce qu'elle me semblait représenter une chance pour la gauche."

"La France a tranché : cette étape est maintenant derrière nous. Je continuerai à réfléchir et à me battre, avec tous les esprits ouverts, pour qu'existe enfin une social-démocratie française. La politique extérieure de notre pays n'est ni de droite ni de gauche", estime-t-il.

Pour Bernard Kouchner, le président de la République Nicolas Sarkozy "n'a pas imaginé que je devienne sarkozyste. Certaines de mes convictions ne sont pas les siennes et réciproquement."

"Voilà qui annonce, j'espère, d'heureux changements de style, d'analyse et d'époque. Cela porte un beau nom : l'ouverture. Je sais que certains de mes amis me reprochent ce nouvel engagement", souligne-t-il.

"A ceux-là, je réclame crédit : mes idées et ma volonté restent les mêmes. S'ils me prennent un jour en flagrant délit de renoncement, je leur demande de me réveiller. Je fais partie d'un gouvernement réuni pour agir et être utile à la France, à l'Europe et au monde. On me jugera sur mes résultats."



Exercice de stye qui semble bien vain et qui ne dit rien sur le rôle de pion qu'il va jouer dans une stratégie qui le dépasse!

Quant à déclarer que la politique extérieure n'est ni de droite ni de gauche, c'est bien là une vue de l'esprit que l'histoire a maintes fois niée. Et c'est surtout renier les convictions au nom d'une certaine realpolitik.

Il me semblait, quant à moi, que la politique extérieure des Etats-Unis à l'époque de Pinochet était bien une politique de droite, clairement anti-communiste par exemple.
Et la politique extérieure actuelle de Bush, elle n'est donc ni de droite ni de gauche? Ah oui? Les valeurs d'évangélisation, la croisade, etc...ce sont là des conceptions qui n'ont rien à voir avec une vision qui est celle de la droite?

Pauvre Bernard qui se prétend libre...

Pourvu, oui vraiment pourvu que je me trompe, pourvu que ce gouvernement soit un modèle de vertu!


18 mai 2007

"Vivre avilit"

Amusant comme le hasard fait bien les choses. Je viens de lire un article de Delfeil de Ton, dans le Nouvel Observateur de cette semaine.

Le cocasse éditorialiste évoque Henri de Régnier, auteur plutôt oublié, pour rappeler la qualité de ses aphorismes, aussi brillants que brefs.

Merci à toi, journaliste pour me faire redécouvrir cet auteur en ces temps mémorables.

Ainsi, il m'apparaît que les traits d'esprit de ce écrivain ne déparent aucunement dans l'actualité gouvernementale, ainsi par exemple:

  • "Vivre avilit".

Ce n'est peut-être pas vrai pour tout le monde mais pour obtenir un maroquin ministériel, que n'est-on prêt à faire?


Un autre:
  • "Je n'ai rien sur moi, mon ami, adressez-vous ailleurs. Il n'y a pas que moi de charitable."

Je me demande comment un apôtre des droits de l'homme pourra arriver à détourner son regard et fermer ses oreilles lorsque son patron et ses collègues déclareront que la France n'a pas vocation à accueillir tout le monde, quand bien même il s'agirait de réfugiés politiques?
Avec Régnier, j'ai compris...


Réplique

François Hollande annonce que Kouchner n'est "plus membre du parti socialiste".

PARIS (AFP) - Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a annoncé vendredi à l'AFP que Bernard Kouchner n'était "plus membre du parti socialiste", après sa nomination comme ministre des Affaires étrangères et européennes du gouvernement Fillon.

M. Hollande a fait valoir que "la pseudo ouverture" du gouvernement de François Fillon "se résumait à une aventure individuelle, celle de Bernard Kouchner qui devient un ministre de plus dans un gouvernement de droite".

"Bernard Kouchner, en entrant dans le gouvernement, n'est plus membre du parti socialiste", a affirmé le premier secrétaire. Ce qui signifie que la procédure d'exclusion du nouveau ministre des Affaires étrangères sera enclenchée rapidement.

S'agissant d'Eric Besson, nommé secrétaire d'Etat à la prospective et à l'évaluation des politiques publiques, M. Hollande a souligné qu'il avait démissionné du parti, en février dernier. Pour lui "la présence (dans le gouvernement) de tel ou tel transfuge est la récompense d'abord d'un manquement à la morale politique".

Quant à Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, il n'était pas membre du PS. "Je le connais depuis plus de trente ans, ses convictions sont à droite", a relevé le numéro un du PS.

Interrogé sur l'entrée au gouvernement de Martin Hirsch en tant que Haut-commissaire, il a répondu: "ils l'ont récupéré". "Leur méthode, a-t-il dit, c'est la compromission, la prise de guerre, le détournement, le débauchage, la captation des consciences et les amalgames".

Pour lui, "le gouvernement de Nicolas Sarkozy est à l'image de celui qui l'a composé: bien à droite et soucieux essentiellement de l'apparence". "C'est un gouvernement RPR-UMP, a-t-il poursuivi, car il compte "pas moins de deux anciens présidents du RPR, Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie" et "la plupart de ses membres sont des ténors, anciens ou jeunes, de l'UMP".

"C'est aussi, a-t-il dit, un gouvernement qui, dans ses structures, notamment le ministère de l'Identité nationale et de l'immigration, comme dans le choix de ses personnalités -chacun se souvient du combat de Christine Boutin contre le Pacs-, est à bien des égards conservateur pour ne pas dire davantage".

"On voit bien aussi le souci de préoccupation de la manoeuvre, de l'illusion, de l'apparence, de la tactique", a-t-il ajouté. "La parité, progrès indéniable, est déjà battue en brèche au niveau des secrétaires d'Etat. La diversité se réduit à la seule personne de Rachida Dati", a expliqué M. Hollande.

Benoît Hamon, député européen PS, a affirmé vendredi que "la gauche ne figur(ait) pas et n'(était) pas représentée" dans le gouvernement de François Fillon, accusant Nicolas Sarkozy d'avoir procédé a une "manoeuvre" pour "affaiblir le PS avant les législatives".

"La gauche n'est pas représentée dans ce gouvernement, la gauche est dans l'opposition, le PS est dans l'opposition au gouvernement de Nicolas Sarkozy", a affirmé M. Hamon, qui s'exprimait au nom du PS lors d'un point de presse, après l'annonce de la composition du gouvernement Fillon qui comprend des personnalités issues de la gauche dont Bernard Kouchner aux Affaires étrangères et européennes.

M. Hamon a dénoncé "une manoeuvre" du président de la République. "L'opération de Nicolas Sarkozy est d'abord une opération de débauchage, l'objectif n'était pas de venir alimenter la politique du gouvernement de personnalité nouvelle, mais d'affaiblir le PS pendant la campagne des législatives".

"Ceux qui ont accepté cette offre de Nicolas Sarkozy ont fait le choix d'affaiblir le camp auquel ils appartenaient", et "auquel ils devaient tout".

Il a qualifié de "lamentable" l'attitude de ces personnalités qui ont "accepté de frayer dans un gouvernement où il existe un ministère de l'immigration et de l'identité nationale".

Bernard Kouchner "n'est plus membre du PS", a ajouté M. Hamon. Il a rappelé que le nouveau chef de la diplomatie avait comparé Nicolas Sarkozy à l'Italien Silvio Berlusconi, désormais "il est donc dans le gouvernement Berlusconi".

A propos d'Eric Besson, nommé secrétaire d'Etat, Benoît Hamon a affirmé qu'il avait "la récompense pour le prix de sa trahison".

Quant à Jean-Pierre Jouyet, nouveau secrétaire aux Affaires européennes, M. Hamon a rappelé qu'il avait prôné "une alliance entre Ségolène Royal et François Bayrou pour faire barrage à Nicolas Sarkozy, disant qu'il est "pire que tout". Maintenant "il se trouve dans le gouvernement de Sarkozy, cela disqualifie l'action publique", selon lui.

Selon M. Hamon, les volte-face de ces personnalités issues de la gauche, seront "difficiles à expliquer sur le terrain" lors de la campagne des législatives". Mais, a-t-il ajouté, "nous pensons pouvoir gagner ces élections" pour "construire un contre-pouvoir à une présidence qui concentre tous les pouvoirs".

Se repaître des restes

Antique philosophie

On raconte qu'un jour le philosophe Diogène était en train de manger des lentilles pour souper. Il fut aperçu par le philosophe Aristippe, qui menait une existence confortable, parce qu'il adulait le roi.

Aristippe lui dit: "Si tu apprenais à ramper devant le roi, tu n'en serais pas à te sustenter de déchets comme ces lentilles."

Diogène lui répondit: "Si tu avais appris à te sustenter avec des lentilles, tu n'aurais pas à aduler le roi."

Et les leçons de César

J'oubliais: "rendons à César ce qui est à César..."

On sait combien César excellait à remercier généreusement ceux qui l'avaient offensé. Sous couvert de pardon, une bonne manière de semer le trouble dans les rangs adverses...

Le Rubicon n'a pas encore été franchi, le sera-t-il?

La faiblesse actuelle des membres de l'opposition (mais y en a-t-il encore une digne de ce nom en France?) paraît évidente.

Méfions-nous, dans un régime démocratique, la faiblesse d'une opposition est toujours un très mauvais signe.

Les leçons de Machiavel

Besson et Kouchner, nouveaux hérauts du gouvernement Fillon.

Rappelons, s'il en est besoin, à quel point ces deux personnes ont eu, il n'y a pas très longtemps, des mots particulièrement brutaux pour Nicolas Sarkozy.

C'est évidemment sous couvert d'ouverture que ces deux anciens du PS ont été appelés à exercer leurs compétences au sein du nouveau gouvernement.

Ceux qui auront lu Machiavel savent à quoi s'attendre.

Sarkozy crée le mouvement, sème le trouble dans les rangs de l'opposition pour mieux la mettre en difficulté. "C'est de bonne guerre", diront certains observateurs ou citoyens.
Sans doute, sans doute... Mais alors pourquoi prendre les citoyens pour des nèfles? C'est le même homme qui parle de la maturité des citoyens aujourd'hui, de leur grande connaissance du politique,...alors qu'en fait, il prouve par son action combien il parie sur la naïveté et la candeur des électeurs.
De même, en bon connaisseur de Machiavel, il parie sur la veulerie, la bassesse de l'homme... Pari gagné évidemment...

Il n'est donc pas déçu et peut-être se réjouit-il, ou même s'étonne-t-il de la facilité avec laquelle il parvient à ses fins.

Quel journaliste osera l'interviewer sur ces thèmes?

Citons un troisième homme, moins connu, dont le parcours est néanmoins intéressant.

Il s'agit de Jean-Pierre Jouyet au poste de Secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes:
Pour en savoir un peu plus sur cet homme de réseaux, lisez le blog "Pasidupes"
http://pasidupes.blogspot.com/2007/04/jean-pierre-jouyet-en-long-et-en-large.html

Du machiavélisme

Là où certains commentateurs parlent d'ouverture à gauche, d'autres évoquent un autre Nicolas bien connu, à savoir Machiavel.

Le conseiller des princes qui savait ce que "faire bouger les lignes" signifiait. Jamais on n'a tant entendu cette expression d'ailleurs, "bouger les lignes"...

Pour réussir, Machiavel parlait de la virtu, cette façon d'agir, de rester en mouvement,...en gros d'être là où on ne l'attend pas.

Le petit Sarkozy, paraît-il moyen à l'école, a bien appris les leçons de l'histoire.

On a cru déceler chez Machiavel un cynique, un "vendu" aux tenants du pouvoir de son époque.

Je penche plutôt pour l'analyse de Merleau-Ponty qui imaginait qu'il s'agissait en fait pour ce penseur de la Renaissance de montrer l'envers du décor, de dénoncer avec intelligence les manoeuvres des puissants. Sinon, pourquoi aurait-il écrit ses textes?

Toujours est-il qu'il n'a jamais paru plus urgent de relire cet auteur que depuis quelque temps...Non pour s'en inspirer, comme le font les gouvernants, mais pour s'en prémunir!


La composition du gouvernement Fillon

PARIS (AP) - Voici la liste complète du gouvernement rendue publique vendredi par l'Elysée:

-Premier ministre: François Fillon

-Ministre d'Etat, ministre de l'Ecologie, du développement et de l'Aménagement durables: Alain Juppé

-Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi: Jean-Louis Borloo

-Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des collectivités territoriales: Michèle Alliot-Marie

-Ministre des Affaires étrangères et européennes: Bernard Kouchner

-Ministre de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement: Brice Hortefeux

-Garde des Sceaux, ministre de la Justice: Rachida Dati

-Ministre du Travail, des relations sociales et de la solidarité: Xavier Bertrand

-Ministre de l'Education nationale: Xavier Darcos

-Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche: Valérie Pécresse

-Ministre de la Défense: Hervé Morin

-Ministre de la Santé, de la jeunesse et des sports: Roselyne Bachelot-Narquin

-Ministre du Logement et de la ville: Christine Boutin

-Ministre de l'Agriculture et de la pêche: Christine Lagarde

-Ministre de la Culture et de la communication, porte-parole du gouvernement: Christine Albanel

-Ministre du Budget, des comptes publics et de la fonction publique: Eric Woerth

-Secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement: Roger Karoutchi

-Secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes: Jean-Pierre Jouyet

-Secrétaire d'Etat chargé de la prospective et de l'évaluation des politiques publiques: Eric Besson

-Secrétaire d'Etat chargé des Transports: dominique Bussereau

-Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté: Martin Hirsch

Le feu d'artifice et les oligarques

Article de Daniel Schneidermann, Libération 18 mai 2007

Sept pour le prix d'un ! Blondeurs volant au vent, innocentes effronteries enfantines sous les lambris de l'Elysée, gestes de tendresse : voici apparemment la France dotée d'une famille princière, modèle Grimaldi, providence assurée des pages people pour les années qui viennent. Et recomposée de surcroît, comme pour ravir, aussi, les soixante-huitards. Ce qui frappe dans ce déploiement accéléré de l'image sarkozyenne, dans ce bouquet tiré dès le début du feu d'artifice, selon l'expression du socialiste Julien Dray, c'est le sens de la surprise, du rythme, et de l'ubiquité. La belle bleue ! La belle rouge ! On attendait le nouvel élu savourant son triomphe, récompensant son clan : il surgit sur l'autre flanc, sur sa gauche, pour rafler toutes les proies possibles, des centristes jusque dans les rangs socialistes (même si, de Tapie à Kouchner, le butin se résume à quelques momies de la Mitterrandie bronzée). Et il pousse l'incursion jusqu'à l'icône communiste Guy Môquet, avec la bénédiction de Marie-George Buffet. On avait été alerté, durant la campagne, par des dérapages frôlant l'antigermanisme : et la toute première visite est, classiquement, et heureusement, pour la chancelière allemande.

La belle bleue ! La belle rouge ! Car il ne suffit pas de surprendre, il faut surprendre partout à la fois, occuper tous les terrains. A moi les lieutenants de Royal et le slogan de Bayrou (prendre les meilleurs dans chaque camp) ! A moi la jeunesse et l'Alzheimer ! A moi les droits de l'homme et les reconductions à la frontière ! A moi la lutte contre les parachutes dorés et l'amitié des milliardaires ! A moi le Darfour et le réchauffement planétaire ! A moi les pompes du protocole et le sprint de l'action ! Quelle première journée, si assidûment suivie, à moto, en hélico, par les télés essoufflées, qu'au soir venu on se sentait comme en état de manque. Ciel ! On ne l'a pas vu depuis au moins deux heures. Que fait-il ? Où est-il ? Est-il seulement rentré sans encombre de Berlin ?

Derrière les illuminations et les fontaines à vin du début de règne, la vigilance impose pourtant de ne pas quitter de l'oeil les coins sombres. Ainsi, de cette affaire de l'abstention de la Première Dame, surtout révélatrice du zèle des courtisans, et de la servilité des principales chaînes de télé. Donc, l'épouse du chef de l'Etat s'est abstenue au second tour. Quel que soit le côté d'où l'on prenne ce fait, qu'on le regarde de droite, de gauche, de trois quarts face ou de trois quarts dos, il s'agit bien d'une information intéressante. Corrigeons : dans bien des pays, ce serait une information intéressante. Elle serait traitée comme telle. Les journaux en feraient leurs titres. Les enquêteurs tenteraient d'en savoir davantage.

En France, les choses se passent différemment. Bien entendu, au jour de l'élection, les journaux télévisés diffusent l'image du futur président accomplissant, seul, son devoir électoral ­ comment faire autrement ? Mais aucun commentateur de la télévision des deux principales chaînes ne prononce cette simple phrase : «Tiens, son épouse n'est pas là» (alors qu'elle était présente au premier tour). Les commentateurs pourraient rétorquer : «Les téléspectateurs n'ont pas besoin de nous, ils sont bien assez grands pour s'en apercevoir tout seuls.» Certes. Mais le métier de commentateur-d'image-de-candidat-dans-le-bureau-de-vote ne consiste-t-il pas justement à commenter l'image qu'ils ont sous les yeux ?

L'absence de Mme Sarkozy dûment constatée aux côtés de son époux, reste à s'assurer qu'elle n'a pas voté à un autre moment. L'enquête ne présente pas de difficultés majeures. Un quotidien, le Journal du dimanche, se rend à la préfecture des Hauts-de-Seine consulter les listes d'émargement (consultation parfaitement légale). La ligne de la Première Dame est vierge de toute signature. Le journaliste rédige un article. L'article est composé, mis en page. Sacrilège ! Branle-bas de combat dans les allées et contre-allées de la Sarkozie. Et l'oligarque Lagardère, propriétaire du journal, ami intime du nouveau président, exige au moment du bouclage la censure de la nouvelle. Censure assumée, sans rire, au nom de la «sphère privée».

Fin de l'affaire ? Non. Car la faute, comme toujours, engendre la faute. A cet acte de censure, les agences de presse consacrent des dépêches (d'abord la britannique Reuters puis, trois heures plus tard, l'AFP). La double nouvelle est donc publique : Mme Sarkozy s'est abstenue, et un patron de journal a censuré cette information. Que vont faire les journaux télévisés du soir ? Raconter l'affaire, fût-ce brièvement ? Non. Pas un mot. Imperturbables, les 20 heures commencent mécaniquement par les opportuns accidents météo du jour : une vague géante à l'île de la Réunion, et un gros orage à Paris, dans le quartier des chaînes de télévision. Pour le reste, menu ordinaire. Seule France 3 traite sérieusement le sujet.

Que Mme Sarkozy n'ait pas voté est peut-être anecdotique. Elle seule pourra un jour, si elle le souhaite, en livrer les raisons. Mais comment ne pas frémir en imaginant aux premiers jours du règne tant de «journalistes», dans tant de médias, se refiler la patate chaude, et juger urgent d'attendre ? Et en voyant, entre le feu d'artifice et les ordres des oligarques, l'ombre s'étendre, déjà, dans les recoins.

http://www.liberation.fr/rebonds/254515.FR.php

Vive la presse libre!















Le canard enchaîné, à lire, à lire...

Le danger de la personnalisation du pouvoir

"Un peuple est libre, quelque forme qu'ait son gouvernement, quand dans celui qui le gouverne il ne voit point l'homme, mais l'organe de la loi (...)"

(Jean-Jacques Rousseau)

Du danger de cette peopolisation qui nous est servie et qui ne cessera pas.
Plus on nous montrera l'homme, moins nous serons libres...

Que nous fera-t-on porter à la boutonnière?

"A la révolution de 1830 comme à celle de 1848, la mode - car les révolutions ont leurs modes - voulut que chacun portât dans la rue des rubans tricolores à la boutonnière.
L'académicien Brifaut était sorti sans s'être conformé à l'étiquette.
On l'apostrophe bientôt:
- Citoyen, pourquoi ne portes-tu pas l'insigne de la liberté?
- Parce que je suis libre, citoyen."
(Lorédan Larchey)

Méditons cela, méditons cela...

Et risquons le pari qu'en France bientôt, l'on nous fera porter le signe de notre ralliement à une soi-disante liberté...
Il sera trop tard alors...


17 mai 2007

Le nouveau Premier Ministre, un homme neuf c'est-à-dire ministre sous Balladur, Juppé et Raffarin!

Le Président de la république a donc nommé son Premier Ministre, comme prévu François Fillon.

Voilà un homme vraiment "neuf" pour un programme "neuf"...

Comme le rappelle l'AFP, issu d'une famille gaulliste aisée de la Sarthe, François Fillon est entré en politique très tôt, après des études de droit et sciences politiques.

Attaché parlementaire du député gaulliste de son département, Joël Le Theule, François Fillon fut en 1981, à 27 ans, benjamin de l'Assemblée nationale.

Il a été ministre dans les gouvernements d'Edouard Balladur, d'Alain Juppé, de Jean-Pierre Raffarin.

Un homme en rupture, donc...

La nouveauté en politique selon Sarkozy, c'est un peu comme l'avenir en musique avec Barbelivien, Doc Gynéco, Johnny Halliday, Enrico Macias et Mireille Mathieu.

La seule chose nouvelle, c'est ce que révèlent les dépêches, c'est que les deux nouveaux chefs de l'Exécutif ont couru leur jogging ensemble!

La politique continue sa "peopolisation".

LCI supprime une émission

Source: Le Nouvel Observateur
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/medias/medias__pouvoirs/20070515.OBS7371/lci_supprime_une_emissionapres_un_differend_avec_le_mon.html

"Le Monde des idées", réalisée en partenariat avec Le Monde, a été supprimé des grilles de LCI, après la publication d'un article dans le quotidien qualifiant la chaîne d'"annexe de l'UMP".

La chaîne d'information en continu LCI (groupe TF1) a supprimé de sa grille son émission "Le Monde des idées", réalisée en partenariat avec Le Monde, après la publication d'un article dans le quotidien où une source qualifie LCI d'"annexe de l'UMP", a-t-on appris, mardi 15 mai, auprès de LCI.
L'émission hebdomadaire, diffusée le dimanche, a disparu de la grille des programmes "en attendant que Le Monde présente ses excuses à la rédaction", a indiqué LCI à l'AFP, confirmant une information du site internet Rue89.

Europe 1

Dans son édition datée du mardi 8 mai, parue au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy, Le Monde a publié un article sur la soirée électorale à la télévision. "Du côté d'Europe 1 aussi, les invités se font plus rares que le 22 avril (...). 'Je file à LCI', lance dans les couloirs l'un des invités. 'Je fais les deux annexes de l'UMP'", pouvait-on lire dans l'article. LCI "réprouve ces méthodes" du fait que ces citations ne "sont pas sourcées", a-t-on expliqué à la chaîne.
L'émission "Le Monde des idées", présentée par Laurent Greilsamer, avait été créée en 1997 par Edwy Plenel, alors directeur de la rédaction du Monde. (AFP)

Pensée du jour

"La liberté commence où l'ignorance finit."
(Victor Hugo)

Le nouveau pouvoir recrute des journalistes


16 mai 2007

Pensée du jour


Dessin de Plantu (Plantu fête ses 35 ans au Monde)


"Avoir des esclaves n'est rien; ce qui est intolérable, c'est d'avoir des esclaves en les appelant citoyens."

(Diderot)

15 mai 2007

Ce pour quoi le Président a été élu

Voici quelques-uns des projets de Nicolas Sarkozy.
Et les raisons pour lesquelles nous resterons vigilants car nous pensons que ces projets sont porteurs de vrais dangers.

Sources: Libération, 25 avril 2007

Une certaine idée de la justice

Ce qu'il veut faire:
Il a promis de «lutter contre la récidive en instituant des peines plancher pour les multirécidivistes». La dernière loi visant à réprimer plus sévèrement la récidive (élargissement des critères de la récidive, limitation des sursis...) remonte à décembre 2005. Nicolas Sarkozy veut qu'au bout de trois fois le condamné écope de la peine maximale prévue. Ce qui malmène le principe de l'individualisation de la peine inscrit dans la tradition juridique, la Constitution et la Convention européenne des droits de l'homme. Tous les spécialistes estiment qu'une telle mesure fera exploser la population pénitentiaire.

Ce qu'il a déjà fait:
Il a beaucoup joué avec le principe de la séparation des pouvoirs, en mettant en cause personnellement des magistrats, notamment ceux du tribunal des enfants de Bobigny, accusés de «démissionner» face aux délinquants. Au point que Guy Canivet, le premier président de la Cour de cassation, avait été reçu par Jacques Chirac, en septembre 2006, après avoir exprimé sa colère pour dénoncer «les termes provocants» de Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, «mettant en cause le fonctionnement de l'institution judiciaire». Le haut magistrat se montrait alors désireux d'exposer au chef de l'Etat «la gravité de ces atteintes réitérées à la répartition des pouvoirs prévue par la Constitution et le malaise ressenti par les juges».

Sarkozy a aussi multiplié le fichage en étendant notamment le fichier national automatisé des empreintes génétiques ­ créé sous la gauche pour pister les délinquants sexuels ­ à quasiment tous les délits. Contre l'avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, ce fichier ne contient pas que des condamnés mais aussi des suspects.

Une certaine idée de la police

Ce qu'il veut faire:
Le ministre de l'Intérieur en avait rêvé contre l'avis de Jacques Chirac, et cette fois le candidat à l'Elysée est bien décidé à la mettre en place : une direction unique du renseignement qui réunirait Renseignements généraux (RG) et Direction de la surveillance du territoire (DST). Officiellement, il s'agit de lutter plus efficacement contre le terrorisme. Une direction unifiée aurait également l'avantage d'être plus facilement contrôlable pour le pouvoir politique avec un homme idoine à sa tête. Nicolas Sarkozy veut également faire voter une nouvelle loi de programmation afin de «combler» les poches de retard des forces de l'ordre en matière de cryptologie, de biométrie et d'équipements. Lors de ses deux précédents passages place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait déjà largement communiqué sur les technologies (pistolet à décharge électrique, caméras...) au service de la police.

Une certaine idée de l'individu

Ce qu'il veut faire:
Nicolas Sarkozy pourrait revenir à la charge en proposant le dépistage des signes avant-coureurs de délinquance chez les enfants de moins de 3 ans. Il s'était déjà appuyé sur un rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale qui préconisait «le repérage des perturbations du comportement dès la crèche et l'école maternelle». A trop scruter les «susceptibilités génétiques», il risque de considérer qu' «un sujet "est" délinquant avant même d'entrer dans l'existence», comme le regrettait alors le docteur en psychopathologie Rodolphe Adam.

Ce qu'il a déjà dit:
Dans un entretien avec Michel Onfray, publié par Philosophie magazine d'avril et repris dans Le Nouvel Observateur, Nicolas Sarkozy déclarait: «J'inclinerais à penser qu'on naît pédophile», et, plus loin : «Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année [...] parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable [...]. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense.»

Une certaine idée du logement

Ce qu'il veut faire:
Alors que la France compte 1,3 million de demandeurs de HLM, Nicolas Sarkozy, entend fixer «une obligation annuelle de vente de 1 % du parc social, soit 40 000 logements» sociaux par an. Cela permettrait «de rendre le rêve de propriété accessible à beaucoup de personnes qui en sont exclues actuellement», argumente le candidat UMP. Mais ces ventes risquent de concerner les plus beaux morceaux des HLM (les immeubles les mieux situés, les mieux construits), laissant dans le champ du parc social les cités ou les bâtiments les plus excentrés, accentuant ainsi les phénomènes de ghettoïsation. La mise en oeuvre d'un tel programme risque aussi de réduire l'offre d'habitat social, au moment même où les loyers du privé flambent et deviennent inaccessibles aux ménages à petits revenus, voire moyens en région parisienne et dans les grandes métropoles régionales.

Ce qu'il a fait:
Président du conseil général des Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy a décidé en 2005 de vendre 4 000 HLM dans son département en cinq ans (soit 800 par an en moyenne). Pour faire taire les critiques, il a promis de les remplacer par des constructions nouvelles, devant s'ajouter aux 3 300 logements sociaux nouveaux déjà programmés annuellement par le département. Ce qui fait un total de 4 100 logements HLM à réaliser chaque année. Mais sur le terrain ça ne suit pas: seulement 2 590 ont été construits en 2006 et à peine plus de 1 500 en 2005. Autre fait d'armes : maire de Neuilly pendant neuf ans, Nicolas Sakozy n'a jamais accordé une quelconque priorité au logement social. Sa ville compte moins de 3 % de HLM. C'est l'une des pires élèves parmi les communes de France, bien en deçà des objectifs de la loi SRU qui impose 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France).

Une certaine idée des médias

Ce qu'il veut faire:
Il prévoit un superministère rassemblant les médias, la culture et l'éducation, et un renforcement des missions culturelles de France Télévisions. En matière de médias, le programme de Nicolas Sarkozy est maigre. Il faut dire qu'il en a déjà tellement fait...

Ce qu'il a fait:
Dernier incident en date : il pète les plomb en coulisses de l'émission France Europe Express sur France 3 parce que monsieur n'a pas de loge. Sarkozy n'aime rien tant que mettre sa patte dans les médias, où il compte beaucoup d'amis : Arnaud Lagardère, patron du groupe éponyme ­ qui a gentiment viré Alain Genestar, patron de Paris-Match coupable d'avoir publié une une présentant Cécilia Sarkozy et son nouvel amoureux ­ ou encore Martin Bouygues, qui possède TF1. Sarkozy aime aussi beaucoup passer des coups de fil. A Robert Namias (TF1) et Arlette Chabot (France 2) pour les remercier d'avoir levé le pied sur le soulèvement des banlieues fin 2005. A Bertrand Méheut, patron de Canal +, pour, en juin 2005, défendre Karl Zéro dont l'émission est menacée. A Edouard de Rothschild pour se plaindre de la façon dont Libération le traite. Le zélé Jean-Pierre Elkabbach cherche-t-il à Europe 1 un journaliste politique pour suivre l'UMP qu'il demande conseil à... Nicolas Sarkozy. «Normal, répond celui-ci, j'ai été ministre de la Communication.»

Merci Catherine.

Pensée du jour

"Nul homme qui aime son pays ne peut l'aider à progresser s'il ose négliger le moindre de ses compatriotes."
(Gandhi)

14 mai 2007

La sentinelle républicaine : petite interview

Pour qui roule "La sentinelle républicaine"?
--> "La sentinelle républicaine" ne roule pour personne. Il s'agit d'une démarche citoyenne de vigilance vis à vis d'un nouveau pouvoir élu concentrant la majorité des leviers d'action du pays, sans contre-pouvoirs réels.

A quel carburant roule "La sentinelle républicaine"? Ce blog est-il subventionné?
--> "La sentinelle républicaine" roule à l'indignation.
L'indignation face à la montée des périls, dans un pays qui a déjà pratiqué plusieurs fois la génuflexion face au pouvoir.
L'indignation face à l'incurie des professionnels de la politique qui se partagent les postes en oubliant qui les leur a offerts et pour quoi faire.
L'indignation face au silence, à la peur des médias, des salariés,...

A quoi ça sert "La sentinelle républicaine", de toute façon, il y a eu élection, on ne va pas revenir là-dessus et puis donnons-lui une chance au nouveau Président?
--> Heureusement qu'il y a eu élection, cela semble signifier que nous vivons encore dans un régime démocratique.
En quoi cela empêcherait-il de rester vigilant et de ne pas forcément partager le point de vue du vainqueur?
Est-ce si inconvenant en démocratie de ne pas partager les opinions du nouvel élu telles qu'il les a émises lors de la campagne?
On nous prêterait bien du pouvoir si le simple fait pour ce blog d'exister pouvait nuire au nouveau Président.
Ou alors c'est que cette nouvelle majorité aurait quelque chose à se reprocher?
Pourquoi devrait-il y avoir unanimisme? Vérifions que ce nouveau Président est bien celui de TOUS les Français, ce qui est son rôle.

Y aura-t-il une deuxième semaine de "Sentinelle républicaine"?
--> Au rythme où va l'actualité, nul doute...Les petits arrangements, les petites hontes, les mesquineries, les conflits d'intérêt sont déjà si nombreux, nous allons malheureusement avoir du pain sur la planche...

Que gagnez-vous à écrire "La sentinelle républicaine"?
--> Une estime personnelle en hausse. La même chose que ceux qui lisent ce blog, en fait, une information qui met le doigt là où ça fait mal, sans tourner les yeux devant ce qui sent mauvais et qui nous concerne.
Une impression de garder la maîtrise de son destin aussi quand d'autres voudraient laisser croire à l'homme providentiel.

Paloma : un yacht fort sympathique

En passant, allez jeter un coup d'oeil au yacht prêté par Vincent Bolloré à Nicolas Sarkozy pour sa "retraite" au large de Malte.

Vous pourrez noter que ce navire "a subi une reconstruction totale en 2003 et 2004 avec une attention portée sur le confort, la sophistication et la modernité."

Allez voir le site http://www.yachtchartersdeluxe.com/paloma.htm

Ce sont les mêmes personnes, gouvernants et chefs d'entreprises qui usent en général, à l'égard des Français, citoyens ou salariés, d'expressions telles que "savoir accepter la rigueur", "un salaire minimum, pourquoi faire?", etc...

Je n'ai toujours pas compris pourquoi ce qui doit s'appliquer à certains ne doit pas s'appliquer à d'autres sinon qu'il s'agisse de se moquer du monde...

Ce qui me paraît par contre évident c'est l'énergie déployée à faire apparaîte ce qui est au minimum une faute de goût, comme quelque chose de normal. Pourquoi refuser à quelqu'un un cadeau?

Mais relisez Mauss et son essai sur le don. Vous y apprendrez que tout cadeau appelle un cadeau en retour, d'une manière ou d'une autre, matériellement ou symboliquement.


Affaire Cécilia, ça continue

JDD-Sarkozy: des syndicats de journalistes dénoncent la "censure"


PARIS (AFP) - La décision du Journal du Dimanche de ne pas publier un article révélant que Cécilia Sarkozy n'avait pas voté le 6 mai a suscité lundi les critiques de plusieurs syndicats de journalistes, qui ont dénoncé une "censure", et de Reporters sans frontières.

Les journalistes du SNJ-CGT et de l'USJ-CFDT du groupe Hachette-Lagardère, propriétaire du JDD, ont dénoncé une "nouvelle ingérence de la direction du groupe Lagardère".

"Après Paris Match, qui a été supervisé par les services du candidat de l'UMP pendant toute la campagne présidentielle, (...) c'est au tour du Journal du Dimanche de se voir censuré par la direction du groupe Lagardère pour plaire au nouveau président élu, à moins que ce ne soit sur son ordre", lit-on dans leur communiqué.

Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, a condamné "cet acte de censure et apporté son soutien à ses confrères du JDD. Il appuie toutes les actions que ses sections du groupe Hachette-Lagardère vont mener et appelle l'ensemble des rédactions à s'opposer publiquement à toute autre tentative de remplacer le devoir d¹informer par la volonté de plaire".

Dénonçant aussi "la censure chez Lagardère", la CFDT a apporté son soutien "sans réserve" à l'ensemble des salariés du groupe estimant que "les journalistes d'Hachette-Lagardère étaient une nouvelle fois témoins et victimes d'une atteinte à la liberté d'expression".

Quant à l'organisation de défense de la presse, Reporters sans frontières (RSF), elle a exprimé "sa préoccupation" et appelé à "la vigilance". Elle estime que "le respect de la vie privée est une notion essentielle, mais (que) celle-ci ne doit, en aucun cas, être utilisée pour dissimuler des informations qui, à n'en pas douter, relèvent de l'intérêt général".

"Nous avons tous en tête le précédent de l'éviction d'Alain Genestar de la direction du magazine Paris Match, également propriété du groupe Lagardère, à la suite de la publication, en août 2005, d'une photographie de Cécilia Sarkozy avec son compagnon de l'époque", poursuit RSF.

"Etant donnés les liens d'amitié entre Nicolas Sarkozy et plusieurs propriétaires de groupes de presse, RSF sera extrêmement vigilante en ce début de quinquennat et dénoncera tout ce qui pourrait s'apparenter à des pressions des pouvoirs publics", avertit l'organisation.

Dimanche soir, le directeur de la rédaction du JDD, Jacques Espérandieu a déclaré avoir pris seul, "en son âme et conscience", la décision de ne pas publier cette information, jugeant qu'elle relevait de la "sphère privée", faisant valoir que "le vote est une affaire personnelle".

De son côté, Franck Louvrier, le chargé de communication de Nicolas Sarkozy, a démenti toute intervention de membres de l'entourage du président élu, comme l'affirmait Rue89, le site d'information ayant révélé l'affaire.

13 mai 2007

La censure s'organise

Un article sur Cécilia Sarkozy aurait été censuré


PARIS (Reuters) - Un article du Journal du Dimanche révélant que Cécilia Sarkozy n'aurait pas voté lors du second tour de la présidentielle aurait été censuré par l'actionnaire de l'hebdomadaire, le groupe Lagardère, selon une information parue sur le site internet Rue89.

"Selon nos informations, le Journal du Dimanche a renoncé à publier un article racontant comment Nicolas et Cécilia Sarkozy avaient passé leur dernier dimanche, le 6 mai, jour du second tour", lit-on sur ce site fondé par d'anciens journalistes de Libération.

Selon eux, leurs confrères du JDD auraient "découvert", en consultant le registre du bureau de vote où était inscrite Cécilia Sarkozy que l'épouse du candidat de l'UMP "n'avait pas voté".

Le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire dominical, Jacques Espérandieu, a alors demandé à ses journalistes samedi, veille de la parution du journal, d'appeler Cécilia Sarkozy avant de publier l'information, indiquent les rédacteurs de Rue89.

Cécilia Sarkozy n'a pas voulu faire de commentaire, ajoute le site internet.

"A la suite de quoi, plusieurs membres de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy seraient intervenus", affirme Rue89 qui cite notamment Claude Guéant, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy et Franck Louvrier, son responsable de la communication.

"Finalement, Arnaud Lagardère, patron du groupe Lagardère, a exigé que l'article soit remis dans un tiroir", affirme Rue 89.

"L'article, illustré d'une photo de la liste d'émargement, mentionnait également de vifs échanges, dans la soirée (du 6 mai), au sein du couple", précise Rue89.

Le Journal du Dimanche n'était pas joignable dans l'immédiat.

Alpes: rassemblement contre la "récupération de la résistance" par Sarkozy

PLATEAU DES GLIERES (AFP) - Un millier de personnes, dont des figures locales de la Résistance, se sont rassemblées dimanche sur le plateau des Glières contre "la récupération de la Résistance" par Nicolas Sarkozy, qui s'était rendu sur le site avant son élection.

Ce "pique-nique citoyen" s'est déroulé dans le calme, sans banderole ni slogan, par respect pour le site, haut lieu de la lutte contre l'occupation nazie, a constaté un photographe de l'AFP.

Trois résistants -- Walter Bassan, rescapé de Dachau, Robert Lacroix et Constant Plaisant, ancien des Glières -- ont pris la parole pour "contester à M. Sarkozy le droit de récupérer un symbole historique au service de son ambition personnelle peu avant le scrutin de l'élection présidentielle".

Les manifestants s'élèvent contre "une opération médiatique menée par Nicolas Sarkozy sur le lieu de combats de 1944" et l'accusent de "se servir de la mémoire des Glières et de la Résistance", a expliqué leur porte-parole, Gilles Perret. Nicolas Sarkozy, accompagné notamment de Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie et patron du groupe UMP à l'Assemblée nationale, s'était rendu sur le site, au dernier jour de la campagne officielle et avait déclaré que s'il était "élu président de la République, il se rendrait +tous les ans+ sur le plateau des Glières, pour rendre hommage à la Résistance".

M. Sarkozy avait participé à une brève cérémonie au monument national de la Résistance du plateau des Glières en compagnie du fils et du petit fils de Tom Morel, chef des résistants qui affrontèrent en mars 1944 les nazis et la Milice.

Pas de ministère de la culture avec Sarkozy ?

Lu sur le blog "Jamais mon président"
http://jamaismonpresident.blogspot.com:


"Les informations commencent à filtrer concernant la formation du futur gouvernement de Sarkozy. Celui-ci annonce en effet une reforme de l'Etat à travers un redécoupage des ministères. Sarkozy veut ainsi réduire le nombre de fonctionnaires - il s'était engagé au non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux chez les fonctionnaires.

"Depuis 48 heures, les grandes directions des ministères ont réalisé qu'elles vont se faire bouffer, on croule sous les contre-propositions", rigole un des artisans du "grand redécoupage" selon Le Monde. Toujours selon le journal, des ministères importants pourraient disparaître, comme l'agriculture et la culture. Cette dernière serait rattachée à l'éducation nationale pour promouvoir l'enseignement artistique à l'école. Le rôle de l'Etat dans le développement culturel en France serait donc réduit à la promotion de l'enseignement artistique à l'école. Ce même enseignement qui n'a cessé de perdre des moyens sous le dernier gouvernement auquel appartenait Sarkozy."

Lire la suite de l'article sur le blog "Jamais mon président".

Onfray

Lu sur le blog de Michel Onfray:
"Une présidentielle n’est pas le fin mot de la politique, elle est peut-être même le dernier endroit où la politique se ferait encore… L’action sur le terrain où l’on peut activer des micro politiques me paraît bien plus importante."

http://michelonfray.blogs.nouvelobs.com/

Pensées du jour

"Il m’est odieux de suivre autant que de guider."
(Nietzsche)

"Un homme qui aspire à la grandeur considère tous ceux qu'il croise sur son chemin soit comme des moyens, soit comme des obstacles qui le retiennent, soit comme des refuges provisoires(...) Son impatience, la conscience qu'il a, avant d'avoir atteint cette cime, d'être sans cesse condamné à la comédie(...) lui gâtent toutes ses relations avec autrui: cette sorte d'hommes connaît la solitude et tous ses poisons."
(F. Nietzsche. Par-delà le bien et le mal)

L'IGS saisie d'une bavure présumée en marge d'une manifestation à Paris

Première bavure sérieuse?

L'article du Monde est assorti d'une vidéo qui ne semble pas à l'honneur de la police.



Pour Edgar Morin

"Le Monde 2" de la semaine dernière se faisait l'écho d'une rencontre entre Luc Ferry et Edgar Morin.
Oubliez Ferry, lisez Morin.

Plus vous lirez Morin, plus vous l'aimerez.

Edgar Morin, c'est l'éloge de la complexité, une réflexion bienvenue sur les aveuglements, sur la condition humaine, sur la transdisciplinarité, sur la compréhension de l'autre, enfin sur l'éthique.

Osons un rêve: et si Sarkozy le choisissait comme coach personnel?

Il pourrait peut-être travailler sur ses peurs, sur son irrationnel, sur ses contradictions personnelles,... Qui sait?
Dans une France où "tout est possible", pourquoi pas cela?


Allez Monsieur le Président, je suis sûr que vous pouvez trouver le numéro de téléphone d'Edgar! Allez-y, lancez-vous ça vous fera le plus grand bien.

Sinon, vous pouvez lire "Les 7 savoirs nécessaires à l'éducation du futur", c'est en lecture libre sur le web, magnifique n'est-ce pas?

Et puis, Monsieur le Président, relisez l'article publié par Morin dans "Le Monde", en avril de cette année, intitulé "
Si j'avais été candidat..."




Un gouvernement en formation...

A l'heure où j'écris ce billet, les noms les plus fréquemment cités pour former le gouvernement sont ceux de ministres du gouvernement Villepin.
Où est la rupture annoncée?

Ca fait plaisir !

Au soir du 6 mai, nul doute que nombre de citoyens ont dû se sentir seuls et tristes.

Aujourd'hui, "La sentinelle républicaine" se réjouit de voir que plusieurs actions de vigilance à l'égard de Sarkozy sont mises en oeuvre.

De nombreux sites et blogs ont éclos pendant que certains journalistes semblent vouloir jouer à nouveau le rôle que la campagne électorale leur avait confisqué.

Juan, l'auteur d'un de ces blogs "vigilants" nous a contactés en nous proposant de nous entraider, ce que nous ferons bien volontiers.

Sur le mode opératoire, nous n'avons pas encore échangé mais nous trouverons certainement...

Le site de Juan s'intitule Sarkofrance, le blog d'un citoyen vigilant.

Son adresse:

http://www.sarkofrance.blogspot.com